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Lectures et chroniques...

Chroniques portant sur des polars, mais pas seulement. Vous y trouverez aussi quelques entretiens avec des auteurs. Blog de Jacques Teissier

Mais l'enfant qu'est-il devenu...(Polar, chapitre 11)

Il était plus de dix-huit heures quand nous avons quitté l’hôpital pour suivre avec le 4x4 la vieille Clio rouge savamment cabossée  de la compagne de Patrick, Odile. Celle-ci était arrivée directement de Lille pendant ma rencontre avec Pagès et avait eut le temps de discuter de la situation avec Muriel et Diva. Grande brune aux yeux bleus lavande et à la forte personnalité, elle paraissait très affectée par la mort brutale de son ami, ce qui ne l’empêchait pas de prendre les choses en main et d’envelopper Muriel dans une attitude protectrice qui apaisait visiblement celle-ci. Pour tenter de la sortir de son état de prostration, elle lui  avait demandé de prendre le volant de sa Clio pour revenir à La Coste. Après avoir conduit neuf heures d’affilées, elle serait heureuse de se relaxer en lui laissant le volant, avait-elle argumenté. Muriel, bien que sonnée par les évènements  des dernières quarante huit heures, avait accepté.

 

Avant de quitter l’hôpital,  nous avions pris le temps de discuter sur le parking avec Odile. Je voulais savoir ce qu’elle pensait de Ray, son ex-compagnon. Pouvait-il être l’agresseur de Patrick ? Leur séparation s’étant mal passée, je me doutais qu’il faudrait faire la part des choses dans ses réponses, entre l’acrimonie et un possible souci d’objectivité. Ce ne fut  pas utile. Adossée à sa voiture, pendant que Muriel l’attendait installée au volant et prête à démarrer, elle répondit à ma question en regardant Diva. Je trouvai ça étrange, jusqu’à l’instant où je compris qu’en réalité son regard, qui fixait un ailleurs fait d’intériorité et de réflexion, la révélait désireuse de cerner au plus près la vérité, fort loin d’une quelconque rancœur.

–        Je n’ai pas arrêté d’y penser pendant tout le trajet, et je suis partagée. Depuis que je l’avais quitté pour vivre avec Patrick, il le haïssait et ça lui aurait fait bougrement plaisir de le voir disparaitre. Mais en même temps, je le crois trop lâche pour être passé à l’acte. Et puis, d’après ce que Muriel m’a expliqué, Patrick a été salement tabassé. Or face à Ray il aurait été capable de se défendre car il était plus jeune et en bien meilleure forme physique. Ray, qui le savait, ne l’aurait pas attaqué seul. Donc, soit il était avec une ou plusieurs personnes qui l’ont aidé, soit il n’y est pour rien. Je penche plutôt pour la deuxième hypothèse.

–        Je suis d’accord. Je l’ai vu après l’agression, il m’a même donné un coup de main pour remettre en état une partie de la clôture qui avait été abimée, et je n’ai rien remarqué d’anormal dans son attitude.

 

Quand Diva intervint à  son tour, je vis à son attitude que le courant passait bien entre Odile et elle. Toujours instinctive, quand elle rencontrait une personne nouvelle, elle se fiait à son intuition immédiate pour décider si oui ou non elle aimerait l’englober dans son cercle amical. Une expression de visage, une attitude corporelle, un mot prononcé avec une certaine intonation lui suffisaient pour établir son diagnostic, parfois impitoyable. Les gens qui lui déplaisaient le sentaient immédiatement.

–        Nous devons chercher du côté des activités de Patrick, pour comprendre qui peut être responsable de sa mort et de la disparition de Clara, deux évènements qui sont probablement liées. J’ai déjà repéré quelque chose d’intéressant sur les documents imprimés provenant de son ordinateur. Mais il nous faudra les éplucher à fond. On va faire ça ce soir avec David et on vous en reparle demain.

 

A l’évocation de Patrick, le visage d’Odile se figea mais elle parvint à contenir son émotion par une réponse laconique.

–        Patrick était secret de tempérament, mais depuis que je partageais sa vie je n’ai rien repéré d’extraordinaire dans ce qu’il faisait.

 

Pendant que Diva démarrait, je lui demandai quels étaient ces éléments intéressants sortis de l’ordinateur de Patrick et dont elle venait de parler devant Odile.

–        Dans l’historique de son navigateur, il y a le site d’une société établie dans l’Hérault qui apparait fréquemment. Et j’ai trouvé aussi le brouillon d’une lettre adressée au directeur de cette société, qui semble fort être une tentative de chantage. C’est habilement tourné, mais un chantage quand même.

–        Et tu fais le rapport avec la Mercedes immatriculée dans l’Hérault...

–        Naturellement. La société est une clinique- laboratoire qui se nomme TechnoProcrea. La lettre est adressée au PDG, Simon Larduyt. Patrick y laisse entendre à demi-mot que la société entreprend des recherches illégales en France et qu’il en a la preuve. Il ne demande pas d’argent, mais souhaite rencontrer Simon Larduyt. La lettre, comme je te l’ai dit, semble être un brouillon, et le fichier date de deux mois. Impossible de savoir si elle a été envoyée effectivement. Si c’est le cas, elle aurait pu être envoyée par la poste, car il n’y a rien dans ses mails.

–        C’est quoi comme société, TechnoProcrea ?

–        Ils sont spécialisés dans la procréation médicalement assistée. Ils ont une spécialité, ce qu’ils appellent le « diagnostic génétique préimplantatoire ». Ils étudient les gènes avant d’implanter les embryons dans l’utérus de la future maman. L’objectif est de transférer uniquement des embryons sains et d’éviter ainsi des maladies génétiques.

–        Et c’est légal, ça ?

–        Tout ce qu’il y a de plus légal, même en France ou la règlementation est très stricte sur le sujet.

–        Demain matin, tu serais partante pour que nous allions leur rendre une petite visite ?

–        Officieuse, bien sûr... Tu penses prévenir Pagès de notre découverte ?

–        Bah, normalement, il va organiser une perquisition chez Patrick et il trouvera tout ça lui-même. Il risquerait d’être vexé de savoir que nous avons trouvé une piste avant lui !

 

Muriel, devant nous, profita d’une des rares portions de ligne droite pour doubler un camion frigorifique, et Diva fit de même. Elle se tourna ensuite vers moi avec un demi-sourire.

–        Dis-moi David, une petite question perso... Muriel, c’est une amie d’enfance, si j’ai bien compris ?

–        Tout à fait. On était dans les mêmes classes, depuis la maternelle jusqu’à nos quatorze ans.

–        Elle n’a jamais été plus que ça, pour toi ? Quand je vous vois tous les deux, j’ai l’intuition qu’il y a eu entre vous deux une histoire plus personnelle.

–        Tu te fous de moi ? Son frère vient de mourir, sa fille a disparu, et toi tu as une intuition sur d’éventuels rapports amoureux qu’il y aurait eu entre nous ! Tu sais comment ça s’appelle : prêcher le faux pour savoir le vrai...

Ma réaction sembla l’amuser. Elle m’observa du coin de l’œil, un sourire narquois sur les lèvres.

–        C’est ça, défile-toi. Tu es bien un mec !

–        Bon, cela dit, soupirai-je, je peux te l’avouer, vu qu’il y a prescription : Muriel est la première fille dont j’ai été vraiment amoureux. Et aussi la première avec qui j’ai couché. Mon premier grand amour, quoi !

–        Finalement, mon intuition n’est pas si mauvaise que ça, me lança-t-elle ironiquement. Et pourquoi avez-vous rompu ?

–         Rien que de très banal. Nos études nous ont séparés géographiquement, et pendant cette période, elle est tombée amoureuse d’un type irrésistible, un musicien. Face à un musicien, un étudiant en philo ne pouvait pas faire le poids !

–        Classique, le musicien ?

–        Je te vois venir !  Avec tes goûts musicaux, tu imagines déjà un chef d’orchestre qui dirigerait du Puccini ou du Verdi... Non, ne rêve pas, il était le guitariste d’un petit groupe qu’il avait créé avec trois copains. Mais j’ignore quel était leur style de musique, en fait je n’ai même jamais eu envie de le savoir. Bref, tout ça, c’est du passé, inutile d’épiloguer !

–        C’est le père de Clara ?

–        Je n’en sais rien. À cette époque, je n’étais plus en contact avec Muriel, et elle n’a jamais voulu me le dire.

 

La cour de La Coste était silencieuse, vide de tout véhicule, mais je vis tout de suite que la porte principale était ouverte. Diva se gara à côté de la voiture de Muriel, et celle-ci entra dans la maison, nous devançant de peu.

 

Son bureau était visible depuis l’entrée, il était bouleversé, des papiers trainaient par terre, sur une table les câbles de l’écran d’un ordinateur pendouillaient pendant que l’unité centrale était absente, une étagère contenant des dossiers était dévastée... Odile et Muriel semblaient estomaquées et restaient sans mot dire, puis Odile reprit l’initiative et fit un signe de la main à Muriel.

–        Viens, allons voir chez nous.

 

Je compris que le « chez nous » désignait la partie de la maison qu’elle occupait avec Patrick. À notre arrivée, il n’y avait aucun véhicule visible aux alentours de la maison, on pouvait donc supposer que les visiteurs s’étaient enfuis. Ils avaient pris des risques, car nous aurions pu arriver pendant qu’ils étaient en train de fouiller l’appartement. Il fallait que l’enjeu soit important à leurs yeux, à moins qu’ils ne soient totalement inconscients. Mais je ne croyais pas à cette deuxième hypothèse.

 

Avec Diva, nous les suivîmes jusqu’à l’appartement d’Odile et de Patrick. Celui-ci était accessible de l’intérieur de la maison comme de l’extérieur, par une porte indépendante, un peu comme le gîte rural par rapport à la maison d’Élise. La maison étant bâtie à flanc de colline, il fallait monter trois marches pour accéder à l’entrée.

 

L’appartement avait également été visité, tout était chamboulé. Odile regarda dans tous les recoins du salon avant de nous donner l’information.

–        Ils ont pris l’ordinateur portable.

 

Diva fit une grimace. Je pouvais presque l’entendre réfléchir et se dire qu’elle avait eu du flair d’examiner les deux ordinateurs avant de partir pour Mende. Elle se tourna vers moi :

–        Ce ne sont pas de simples voleurs. Ils sont venus soit pour chercher quelque chose de bien précis, soit pour empêcher les enquêteurs de trouver ce quelque chose.

Muriel ne disait rien et semblait toujours totalement dépassée par les évènements : son frère mort, sa fille disparue, sa maison visitée, fouillée et partiellement dévalisée... elle avait son compte.

Nous étions revenus dans la pièce principale, quand trois véhicules de la gendarmerie arrivèrent dans la cour, bloquant nos deux voitures. Pagès était là, entouré de six autres gendarmes, et ils s’avancèrent vers la maison. Le capitaine ne me sembla pas spécialement heureux de me revoir si vite.

 

* * **

Muriel et Odile étaient restées à La Coste avec les gendarmes, qui devaient procéder à une perquisition de l’appartement et interroger Odile au sujet de Patrick. Pagès avait blêmi quand David lui avait révélé qu’ils venaient de trouver la maison visitée par un ou des inconnus, et les avait regardés tous deux comme s’ils étaient responsables de la chose. Diva décida qu’il valait mieux ne pas lui dire qu’elle avait eu le temps de fureter dans les deux ordinateurs et d’imprimer une série de documents : il les aurait pris pour les examiner, probablement sans leur laisser le temps d’en faire des photocopies, ce qui était inenvisageable pour elle. De toute façon, ils pourraient lui confier les documents le lendemain, ce qui leur laisserait le temps de les éplucher dans la soirée. David devait être sur la même longueur d’onde qu’elle, car lui non plus ne dit rien à Pagès.

 

En arrivant à Sauvagnac, elle aperçut une Suzuki Swift Sportbleue foncée, garée au pied des marches qui donnaient accès à la terrasse de la maison. En fan de voitures sportives qu’elle était depuis l’enfance, Diva apprécia avec un petit sifflement d’admiration et se tourna vers David. Elle savait que lui, de son côté, se contentait de demander à une bagnole d’avoir quatre roues, un volant et des sièges et qu’il avait du mal à apprécier les subtiles différences entre une Rolls et une Dacia. Inutile de lui parler d’une Suzuki Swift Sport, c’était hors de son champ de compréhension. Elle se contenta de lui demander s’il savait à qui était la voiture, mais  il haussa les épaules, secoua la tête et répondit par un « non » bref et définitif. C’est alors que Ferdinand apparut sur la terrasse et les observa, les bras croisés, dominant la situation. Tout en montant les marches, Diva l’interpella :

–        La voiture est à toi ?

–        Je viens de l’acheter à Florac. Une excellente occasion. Avec Dominique, nous venons de la tester et elle roule du tonnerre de Satan !

–        Mon père avait la même il y a quelques années, et j’ai eu l’occasion de la conduire. C’est une petite sportive sympa, cent trente cinq chevaux, huit secondes pour parvenir aux cent kilomètre-heure, elle est nerveuse et tient bien les virages. Mais je la déconseillerai fortement pour rouler sur ce chemin. Elle est bien trop basse, la caisse risque de toucher, où alors il faut rouler au pas.

Il leva les bras au ciel, sembla transporté de joie.

–        Tu t’y connais en voitures de sport.... que de qualités ! Dominique a raison : il n’y a pas de hasard, tu es la femme que le destin a mise sur ma route, la nouvelle future femme de ma vie, j’en suis maintenant certain.

 

Elle trouva qu’il en faisait  trop. Non que ses compliments fussent désagréables à entendre, ou bien qu’elle ne le crût pas sincère, mais quelque chose la gênait, la mettait mal à l’aise. ... « Évidemment » se dit-elle, « s’il avait quarante ans de moins, c’est sûr que tu n’aurais pas la même réaction. Le problème, c’est qu’il les a, ses quarante ans de trop ! ».

–        Toute la question est de savoir, Ferdinand, si toi, tu es l’homme de ma vie. J’en suis moins sûre !

–        Quand tu me connaitras mieux, tu ne pourras pas en douter. N’oublie pas : tout est écrit, notre rencontre ne peut être due au hasard !

 

Comme David s’approchait, Ferdinand s’adressa à eux tout en continuant à jeter sur Diva  un regard admiratif.

–        Au fait, avec Dominique nous avons préparé le repas et si vous n’avez rien de prévu, nous vous proposons de le partager avec nous.

Heureuse de n’avoir plus qu’à mettre les pieds sous la table, elle s’apprêtait à accepter, mais fut prise de vitesse par David.

–        Avec plaisir, cher Ferdinand. Tes préventions contre les flics commenceraient-elles à s’estomper ?

–        Ne rêve pas ! Je ne parviens tout simplement pas à considérer Diva comme un flic. Ce côté flic est un rôle accessoire qu’elle se donne, et qu’elle joue d’ailleurs très bien, mais pour moi elle est, et restera toujours et avant tout une femme rare, exceptionnelle.

–        Tu sais que pour un anarchiste, tu tiens des propos singulièrement sexistes ?

–        Kellerman, je tiens les propos que j’ai envie de tenir, et je déteste tous ces mots en istes, qui cataloguent les individus et poussent à oublier qui ils sont réellement.

Le début du repas fut singulièrement agréable. Toujours intriguée par Dominique, Diva tentait discrètement de le pousser à se dévoiler, mais son objectif était compliqué par le bagout de Ferdinand, qui adorait parler de lui et se révélait, dans son approche de ce sujet fondamental, aussi intarissable que dépourvu du moindre complexe. La soirée bascula une première fois quand Ferdinand arrêta un instant de centrer la discussion sur lui pour les interroger.

–        J’ai une question personnelle à vous poser, à tous les deux. Depuis que je vous vois ensemble, je me demande si vous n’êtes que de simples collègues ou si vos relations vont plus loin que ça. Pour faire court : êtes-vous ensemble ?

Elle s’apprêtait à répondre oui à la question de Ferdinand, même si elle savait que la  relation entre David et elle n’avait rien de simple. Mais ce qu’ils avaient vécu tous deux était assez fort pour balayer toutes les questions qu’elle pouvait se poser. Par pudeur, elle préféra laisser David répondre pour eux deux.

Un silence de quelques secondes s’installa autour de la table. Elle regarda David, qui l’observait également. Alors qu’elle s’apprêtait à sortir de l’embarras où elle se trouvait par une boutade, David lança sa réponse :

–        Nous sommes des collègues, heureux de l’être, et surtout nous sommes aussi des amis. Mais pour reprendre ta formule, Ferdinand, nous ne sommes pas ensemble.

 

Au moment où il prononça ces mots, la tonalité de la soirée, jusque-là légère et animée, changea de registre. Elle ressentit, presque physiquement, la fêlure qui venait de se créer dans leur relation. Imperceptible, mais d’autant plus douloureuse que c’était la première. Pendant un moment, elle tenta de l’oublier sans y parvenir totalement. La dissonance restait là, en arrière-plan des plaisanteries échangées, et Diva ne parvenait plus à entrer dans le jeu des échanges à bâtons rompus. Quelque chose s’était figée en elle, qui oblitérait la joie d’être ensemble, d’échanger et de rire, pour rien... sinon, tout simplement, pour le plaisir de vivre.

Et puis, un peu plus tard, une autre intervention de Ferdinand  modifia à nouveau cette perception. Dominique revenait de la cuisine avec dans les mains un gâteau roulé au chocolat. Ferdinand se leva à son tour, récupéra dans la poche de son blouson, qu’il avait déposé sur un fauteuil, une feuille de papier, et déclara à la cantonade, au moment où Dominique posait le dessert sur la table :

–        Mes chers amis, je n’en ai pas fait mystère, je suis profondément amoureux de Diva. C’est ce qu’on appelle un coup de foudre, et je sais d’expérience que chez moi c’est quelque chose qui dure. Grâce à toi, Diva, je me sens plus jeune et plus vivant que jamais. J’ai passé une partie de la nuit dernière à écrire un poème qui t’est dédié, et que je voudrais vous lire maintenant.

 

Le poème parlait d’elle, décrivait la façon dont il l’avait perçue quand elle était arrivée la veille au soir à Salvagnac. Il utilisait des mots simples, des phrases courtes, des images personnelles, fortes, originales. Il disait les sentiments qu’elle avait suscités en lui, qui  ressemblaient à une eau de cascade, à une pluie bienfaisante et salvatrice, celle qui donne la vie. Ferdinand la montrait, la dévoilait, la démasquait, comme elle était vraiment, sans fard ni artifice, il disait d’elle ce que personne d’autre ne lui avait jamais dit. Quand il termina sa lecture, elle sentit qu’elle avait des larmes dans les yeux. Elle se leva, se dirigea vers lui, et l’embrassa sur les joues.

–        Ferdinand, merci, jamais quelqu’un ne m’a écrit quelque chose d’aussi gentil et d’aussi beau. Je suis vraiment émue.

Il se leva de sa chaise, la main qui tenait la feuille imprimée sur le cœur, la regarda dans les yeux, et lui adressa quelques mots  sans emphase, de façon très différente de son style habituel.

–        Diva, j’ai repris espoir quand David a déclaré tout à l’heure que vous n’étiez pas ensemble. Je veux croire que tout est encore possible entre nous. Je t’attendrai le temps qu’il faudra. J’ai toute la vie devant moi...

 

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